lundi 13 novembre 2017

Etalage morbide

Je fais la queue devant le guichet, en main un exemplaire du ELLE de la semaine. Oui, depuis quelques semaines je l'achète de temps en temps, cela me fait plaisir de retrouver ce journal auquel j'ai été abonnée des années, que ma mère lisait avant moi.
Je suis dans la file et regarde devant moi, couvrant tout le fond du magasin, des paquets de cigarettes, tous noirs avec des photos de cancer, cancéreux, détails morbides de petits morceaux d'un corps attaqué.
Il fut un temps où je fumais, beaucoup, nuit et jour, des paquets avec des dromadaires, des paquets rouges, du tabac dans une pipe au long bec, des paquets bleus avec un gaulois. De dix sept ans à vingt sept ans, avec une reprise, une année,  en deux mille trois. Des centaines de paquets !
Déjà en deux mille trois, sur le paquet était noté en lettres noires sur fond blanc que fumer tuait. Cela n'avait pas eu d'impact sur mon envie d'arrêter. J'avais écrasé pour la dernière fois ma cigarette parce que mes enfants se faisaient du soucis, que je n'avais pas envie de leur en créer un de plus et que je n'avais jamais retrouvé le goût d'antan.
Si maintenant je fumais encore, toutes ces affreuses images m'ennuierais profondément. Est ce que j'arrêterais ou bien me contenterais-je de mettre un sur-paquet pour cacher tout ça ?
L'étalage de photos morbides ne semblait pas incommoder les fumeurs qui venaient faire leur provision. Pas un regard sur ce mur horrible, ils enfournaient leurs paquets sans ciller. Je n'avais qu'une hâte, quitter cet endroit affreux.
Ce matin le paquet augmente de trente centimes, l'Etat va donc se mettre encore un peu plus d'argent dans les poches au prétexte de faire cela pour freiner la consommation de tabac. Du temps où je fumais, j'ai toujours trouvé l'argent pour m'acheter un paquet de clopes, et dieu sait que je gagnais mal ma vie.
Et sans aucun doute, tout à l'heure au bureau, je verrai descendre mes jeunes collègues, emmitouflées et rieuses, ravies de sortir prendre leur pose clope.

2 commentaires:

Bleck a dit…

Je ne sais pas ce que c'est que de fumer, jamais je n'ai porté à ma bouche la moindre cigarette, c'est mon père qui m'a guéri à vie du désir de fumer en m'autorisant à fumer une pipe, puis une deuxième immédiatement après alors que j'avais 12 ou 13 ans... j'ai été malade toute la nuit, guérit à jamais de tout ce qui se fume.
Notre fils ainé a tout fumé et c'est arrêté de lui-même l'année dernière. Son frêre à tout fumé et continue le tabac.
Je plains beaucoup les individus addicts de toutes ces merdes que sont "le trop" de tout plaisir quelqu'il soit, et j'en veux au "commerce" de tout faire pour rendre leurs produits indispensables aux faibles.

Bleck

Valérie de Haute Savoie a dit…

Mes parents ne fumaient pas, étaient profondément désolés de me voir le faire. Ma fille a fumé un temps, peu, et mon fils a dû en fumer une ou deux, mais l'un et l'autre ne sont pas fumeurs. J'ai beaucoup aimé fumer, je comprends que certains continuent à le faire, mais franchement voir l'étalage de paquets tous plus morbides les uns que les autres, je trouve cela horrible.