mercredi 18 octobre 2017

murmurer

Hier c'était, je ne l'ai appris qu'en milieu de journée alors que je trainais sur le net, attendant que mon correspondant veuille bien décrocher, que c'était la journée du don d'organe.
Le don d'organe qui sans lui ne me permettrait pas de serrer dans mes bras mon adorable fils d'un mètre quatre vingt cinq si tendre et si bienveillant.
Passant mes mains dans sa chevelure bouclée et drue, je me souviens de lui petit, si fragile, plein de vie alors que nous attendions ce don pour lequel une journée lui est dédiée.
Je pense alors à ces parents qui, leur enfant à peine mort, et malgré leur immense détresse, ont fait ce geste incroyablement bon, donner un avenir à mon fils.
L'ultime geste d'amour.
Et si j'en avais le pouvoir, j'irais dans leurs songes, les embrasserais tendrement, et leur murmurerais combien je les remercie de m'avoir permis de voir mon si doux bébé devenir ce grand et beau jeune homme.
Leur dire encore et encore qu'ils seront à jamais lovés dans mon coeur.

8 commentaires:

Chantal a dit…

Je ne sais pas pourquoi mais en lisant ce post j'ai eu la certitude que ces parents savent que vous les embrassez dans vos rêves. Ils ont senti vos si douces pensées pour eux se mélangeant à celles pour votre enfant devenu ce grand jeune homme.
Très bonne journée à vous, à lui, à JP, à toutes les personnes qui, malgré les difficultés de la vie, font preuve de générosité.
Je vous embrasse.

Matoo a dit…

C'est bien pour ça que j'espère qu'en mourant (demain ou jamais ^^), je pourrais donner le maximum de trucs, mais genre TOUT CE QUE VOUS VOULEZ. L'idée d'être utile et de peut-être contribuer de sauver des vies est trop belle. :)))

Pascale a dit…

J'y ai pensé car le 17 octobre c'est la fête de ma fille. Pour moi la journée du don d'organe y est rattaché, tout comme la journée internationale de lutte contre l'homophobie l'est pour ma fête à moi :-)
J'espère aussi, s'il devait arriver le pire à mes enfants (ou à leur père, ou à moi!), pouvoir donner. Qu'au moins ils ne soient pas morts pour "rien". Et j'ai beau essayer, je n'arrive pas à comprendre les gens "contre". Ça me dépasse...

Elisabeth a dit…

Très émouvant...

laurence @lopalomita a dit…

mon cœur de maman fond devant ton témoignage si vrai, si sincère... j'aimerais peut être savoir , si je devais donner les organes de mes enfants qui vit avec et peut être aussi le serrer dans mes bras, je ne sais pas...

Sylvie a dit…

Je te lis avec beaucoup d'émotion .

Valérie de Haute Savoie a dit…

Chantal au moins s'ils le demandent, ils peuvent savoir que les personnes qui ont été greffés vivent ou non. L'anonymat en France (en Europe je crois) est strictement préservé et c'est tant mieux. J'aimerai qu'ils sachent que je ne les oublierai jamais...

Matoo, plutôt plus tard dis donc hein ;) mais si cela est possible, moi aussi je suis (évidemment) donneur de tout ce qui pourrait faire vivre ou voir quelqu'un :)

Pascale, je ne jettes pas la pierre à ceux qui ne peuvent pas imaginer l'après une fois mort. C'est très très délicat, certains ont des convictions si ancrées. La seule chose que je peux faire, c'est raconter, dire, pour que l'on puisse lentement se dire que pourquoi pas.

Laurence, je pense qu'il vaut mieux dans ce cas là vivre l'absence totalement. Savoir déjà que son enfant a peut être permis à d'autre de continuer leurs vies mets déjà un peu de baume sur le coeur. Savoir qui est lourd, trop lourd, imagine que la personne ne survit pas à la greffe (j'en ai vu hélas)...

Elisabeth et Sylvie, merci :)

Mel a dit…

Oui, moi aussi je suis très émue par ton billet, Valérie, cela permet de voir le don d'organes sous un angle véritablement humain et concret (ton fils en a bénéficié et ça lui a sauvé la vie). Je t'embrasse.