dimanche 28 octobre 2012

Ah ben tiens ben si !

A 9 h 05 il est arrivé. A posé sur son bureau son écharpe, tranquillement fait la bise à mes collègues, est passé fièrement à côté de moi... voilà. Apparemment la veille, en fin de journée, il avait appelé un de mes grands chefs, avait expliqué que son entretien d'embauche avait duré toute la journée, qu'étant en Suisse il n'avait pu prévenir... prends moi pour une brêle !
Eh bien curieusement cela m'a laissée de marbre. Pas de nœud dans le ventre, pas de bouffée d'angoisse, rien, comme s'il n'existait déjà plus pour moi. Il s'en va le 8 novembre, je ne parlerai plus de lui, il n'en vaut pas la peine.

Ce matin alors que je sommeillais, un léger chatouillement a agacé mes lèvres, les effleurant d'une main molle l'œil entrouvert, j'ai aperçu une ombre noire qui filait dépitée. Dehors le vent soufflait comme une furie faisant voler les flocons déposés durant la nuit. Et puis la clef a tourné dans la serrure, G. rentrait de sa nuit festive.
Au réveil, le vent s'était calmé, plus un flocon, mais juste à côté de l'oreiller une fine moustache noire, abandonnée par la poilue. Ainsi, celle qui met un point d'honneur à faire croire à son indépendance absolue, vient donc, lorsque je dors à poings fermés, se coucher près de mon visage, et sans doute parfois me faire un petit baiser tendre.



vendredi 26 octobre 2012

P'tite bite

Je suis arrivée au bureau, les paupières un peu gonflées, fatiguée, une brioche chaude embaumant mes pas.

Je savais que le matin je ne le verrais pas, il était en entretien pour un autre boulot, un boulot de week end, un truc pas gratifiant, mais un truc en Suisse donc rémunérateur. Mon grand chef m'a demandé de venir le voir dans son bureau, l'agence encore fermée.
(grand sourire gourmand) Merci Valérie pour la brioche ... dis donc, j'ai cru comprendre que hier cela avait clashé fort avec Yaël ? et sans me laisser répondre Bon, apparemment il t'a dit des trucs hum bon enfin... je vais te dire exactement ce qui s'est passé.
Il a déboulé dans mon bureau, m'a dit qu'il ne voulait plus travailler avec toi, s'est plaint qu'on le mettait en première ligne, qu'il ne voulait pas être ton larbin...
Je raconte, il écoute, me dit combien il apprécie mon travail, mes qualités, qu'effectivement j'ai un caractère entier il rit, ne met pas en doute mes paroles.
Ma peine doucement s'allège, je file pour l'état des lieux qui m'attend.

Le matin passe comme un soupir ensoleillé, il n'est pas là. Elles sont toutes venues me réconforter, et nous rions sans crainte de déclencher la foudre.

Arrive l'après midi, je suis prête, calme, mon bureau déborde j'ai suffisamment de travail, je pourrai sans problème l'oublier.
14 h 00 il n'est pas là, mais il a prévenu qu'il avait des "heures supplémentaires" à rattraper. Lesquelles ? personnes ne sait, il arrive tous les jours un peu en retard, part avant tous le monde un peu avant l'heure, mais il semble qu'il compte son trajet dans les heures de travail...
14 h 30 toujours personne, à 15 h 00 nous sommes sûrs qu'il ne viendra plus, il ne répond pas au téléphone du grand chef...

Un peu avant 17 h 00 je récupère son planning, à nouveau j'aurai la charge de deux postes pour moi toute seule... en attendant le prochain.

Il y a peu de risque qu'il soit là ce matin.


Merci à tous pour vos messages, ils m'ont tenue tout au long de la journée, mais hier soir j'étais si fatiguée que je n'ai pas eu le courage de vous répondre, promis je fais cela bientôt, ils méritent tous une vraie réponse.

jeudi 25 octobre 2012

qui suis-je ?

Je dors peu, je dors mal, je fais alors des brioches pour passer le temps, ce temps de sommeil qui me manque tant.

Le Yaël imaginé et espéré, celui qui ne pouvait qu'être paré de toutes les qualités que n'avaient pas Robert, ce Yaël n'existe pas. Depuis trois semaines il m'ignorait, hier sortant de son mutisme il m'a intimé l'ordre de ne plus lui adresser la parole jusqu'à la fin de son contrat.
Il ne supporte pas dit-il ma schizophrénie, ne supporte pas que je lui donne des ordres, ne me supporte pas tout simplement.
Qu'ai-je fait tourne en boucle dans ma tête, qu'ai-je fait qui l'insupporte tant.

Depuis le début je marchais sur des oeufs, sa susceptibilité exacerbée me faisait prendre des chemins tortueux pour éviter de dire le mot qui l'enflammerait, mais c'est toute ma personne qu'il hait (non le mot n'est pas trop fort croyez moi).
Je me cherche des excuses, je cherche des exemples qui rassureraient mon ego. Comme cette fois, alors qu'un artisan venait de l'appeler par son prénom, il s'était retourné blême, hargneux, et lui avait ordonné de ne plus jamais lui adresser la parole de la sorte, exigeant le Monsieur que tout homme bien élevé devrait utiliser. Cette autre fois où il avait refusé de signer un bon de réception de travaux arguant que le travail n'avait pas été fait correctement, un artisan à qui nous avons fait faire tous les travaux de réfection de la boîte en raison de son travail de qualité. Mais il y a aussi ses excellentes relations avec le reste de mes collègues... Mes jours deviennent cauchemars, mes nuits parcellées, ma fatigue immense, mon moral noyé dans les larmes.

Non non ne me dites pas que c'est lui ou que je suis formidable, vous n'avez que mon point de vue, vous ne me connaissez que de mes mots.

Il est possible oui que je sois l'essentielle responsable de cette catastrophe.

lundi 22 octobre 2012

File le temps

Elle avait juste eu le temps de passer sous la douche et puis nous avions pris la route, direction les Vosges, alsaciennes puis lorraines. En route nous avions bavardé, elle racontant ses derniers beaux moments dans les bras de son amour, nous égrenant les petites nouvelles de ces deux années passées. Pendant ce temps Chamade avait miaulé, miaulé, miaulé...
La maison en Alsace un peu froide pour nous, glaciale pour elle, une bonne soupe de potiron et au lit.
Le lendemain nous fêtions les noces de diamant des parents de JP pendant que Chamade chassait les souris reines de la maison et dimanche, grand nettoyage avant le week end de la Toussaint.

La semaine suivante a vu nos bureaux dépouillés de tous, absolument tous les ordinateurs, envolés durant la nuit. L'envie de prendre des vacances, profiter de l'automne, partir dans ces îles qu'elle nous raconte.

Samedi nous sommes allées acheter un rice cooker, comme là bas dit-elle, où l'on se saurait vivre sans.
Et nous voilà avec un merveilleux objet qui donne envie de ne manger que du riz, sous toutes ses formes.
Dimanche, balade sur le Salève, soleil voilé, feuillage coloré, manches relevées.

Lundi, que le temps passe vite...

mardi 9 octobre 2012

L'île d'Il

Elle a quitté son île, fait une pause sur une autre, un peu plus grande, en attendant le vrai déchirement demain.

Je pense à elle, quittant son amour, et mon cœur se serre ô combien !

Jeudi matin elle débarquera de son long voyage, accueillie par son père pendant que je finirai ma semaine un peu plus courte en son honneur. Vendredi nous aurons tant de choses à nous dire en route vers l'Alsace. Il paraît qu'il pleuvra, pourvu qu'il n'y fasse pas trop froid.

De l'Alsace nous filerons dans les Vosges, une journée pour fêter un anniversaire de mariage, laissant Chamade dans la grande maison, chasser les souris, dormir sous une couette.

Dans mon esprit un doute flotte, va t-elle vraiment revenir, laisser son Il ?

Edit du 10, elle retarde d'un jour son départ...