mercredi 13 mars 2024

fantasme

C'est un conflit qui dure depuis plusieurs mois, entre un propriétaire et un locataire. Au point qu'exaspéré, le propriétaire a fait délivrer un congé. Mais le locataire affirme qu'il est protégé, n'ayant lu qu'en diagonale les conditions pour l'être effectivement. Il s'entête, nous échangeons de nombreux mails, je lui demande des documents étayant ses dires, il refuse de les transmettre évidemment. Je n'insiste pas, il a tort et le jour venu, même s'il fait appel à la justice, il perdra c'est tout. Le propriétaire après m'avoir assez rapidement taxée d'incapable, est revenu sur ses dires, je n'ai rien à me reprocher pour la gestion de ce dossier, il se rend à l'évidence que pour l'instant il n'y a rien d'autre à faire que d'attendre la date.

Hier il m'appelle, il a reçu un courrier recommandé de son locataire qui persiste dans son ignorance. Je redis ce que je sais. Juste avant de raccrocher il me dit avec un petit rire entendu "je ne sais pas ce qu'il y a entre vous, mais apparemment vous avez l'air d'avoir quelque chose." Je tombe des nues, la relation que j'ai avec ce locataire, comme il l'a d'ailleurs avec tous le monde, est plutôt conflictuelle, même si je reste extrêmement polie, sans jamais m'énerver.  "Je vous envoie la copie du courrier, vous verrez par vous même " il rit encore et raccroche.

Le mail accompagné du courrier arrive en milieu d'après-midi, avec cette fameuse lettre dévoilant ce qui pourrait faire penser à une relation un peu plus que professionnelle. D'une écriture rageuse, il redit qu'il est protégé, qu'il m'a envoyé un courrier (jamais reçu), mais note-t-il un peu plus loin, je lui ai écrit à la saint Valentin. Ce jour là nous avions échangé une dizaine de mails, je réitérais mes demandes de documents, qu'il refusait de me transmettre. 

Où vont se nicher les fantasmes de certains !

mardi 12 mars 2024

108 jours

Jeudi soir j'ai déposé ma lettre informant la direction de mon départ à la retraite.
Samedi je suis allée enregistrer sur le site dédié, toutes les informations nécessaires pour que cette retraite soit prise en compte à partir du premier juillet.
Le soir nous avons trinqué JP et moi, et pour une fois, je n'ai pas rêvé de boulot, mais de la nouvelle maison dans laquelle nous avions emménagé. 

Je trie déjà dans mon bureau ce qui ne sera d'aucune utilité pour celle qui me remplacera, je saisie toutes les matrices d'anciens états des lieux faits sur papier, pour qu'elle n'ait pas à le faire lorsqu'elle recevra un préavis. Je relance les dossiers sinistres qui traînent, je laisse des notes sur tout ce qui doit se faire une fois que je serai partie. Et je réfléchis à ce que je vais faire ensuite.

Ce mois-ci nous devrions recevoir un congé pour vendre, puisqu'il y a trois ans le propriétaire avait loupé le coche. Si c'est le cas, nous devrons avoir trouvé un pied à terre, là-bas, en Charentes Maritimes, avant le premier octobre. Sinon nous aurons un peu plus de temps. 

... dans ma tête passe une chanson

C'est comme si c'était demain 
Comme si le soir venait le matin 
Comme si la grande roue tournait 
Et que l'horloge s'enrayait

Le temps passe, on l'évite 
Ne passons pas trop vite

mardi 2 janvier 2024

les températures


J'ai ouvert ce blog en février 2007, aussi n'ai-je pas fêté le premier de l'an cette année là, comme je l'ai fait depuis, chaque année à minuit, en prenant une photo de ma petite station météo. Sauf deux années où étant en Alsace, je m'étais servie d'une application pour avoir la température du coin. Il fait donc plus chaud le premier janvier à zéro heure en Alsace qu'en Haute-Savoie, semble t-il.

lundi 1 janvier 2024

Bonne année


La belette ne souhaite pas la bonne année aux poules sans arrières pensées...

Sur ces bonnes paroles je vais rejoindre mes pénates, m'étant levée trèèèès tôt ce matin et ne voulant pas passer le premier de l'an au lit.

Que 2024 soit une année pleine de joie tout simplement.


jeudi 30 novembre 2023

Péter autant qu'on veut



Samedi nous recevions Traou qui est venue habiter au pied des Alpes, et nous avons passé une excellente soirée, comme si nous nous retrouvions, après des années éloignées. On a bu sagement, on a mangé sans excès et vers onze heures nous nous sommes quittés sans omettre (hélas) de nous faire la bise.
Le lendemain je me suis réveillée avec la gorge un peu irritée, sans plus. Fatiguée, mais la nuit avait été une fois de plus un peu trop courte. Dimanche a passé, un rhume timide a accompagné le lundi.
Il va falloir que je change mon matelas me suis-je dit, le dos un peu en compote mardi matin, le rhume bien installé et une fatigue assez intense, nuits trop courtes évidemment.
  
J'avais pris mon mercredi après-midi pour aller à Colmar, nous avions réservé une chambre dans un hôtel le soir et le lendemain on récupèrerait mes parents à la gare pour aller ensemble à l'enterrement de mon oncle pilote. Mon frère et ma soeur iraient directement de Strasbourg au lieu de la cérémonie. 

Mardi soir je suis rentrée vraiment, mais vraiment fatiguée, les yeux qui brûlent, le nez coulant constamment. Il me restait trois tests trouvés lors d'un état des lieux de sortie, que les locataires ne voulaient pas récupérer. Ah ben tiens, au moins de ce côté je serai rassurée. Vaccinée le 24 novembre, j'étais tranquille. Je fais le test, et en attendant je suspend une machine avec des pulls que je vais emporter en Alsace, il est prévu de la neige.
Quelques minutes après je reviens dans le séjour et PAF (le chien)

Franchement, mis à part ma fatigue, j'allais plutôt bien, mais le médecin m'a fortement déconseillé de faire le trajet, même en changeant de masque toutes les deux heures. J'ai pensé à ma soeur qui me clouerait au pilori, à mes parents et ma tante fragiles, et la mort dans l'âme j'ai prévenu mon petit frère qu'il devrait aller chercher mes parents à la gare. Maman a immédiatement compris et approuvé, je me suis traînée au lit et le lendemain...

à commencé le vrai Covid. Immense, incommensurable fatigue et tiens tiens, le café, la tisane, le schweps  et l'environnement ont semblé nettement affadi. Et puis ce matin plus d'odeur, un goût transformé, c'est reparti pour 15 jours si tout va bien et JP est au lit avec 39°

La seule consolation, c'est que vous pouvez péter autant que vous voulez, je naviguerai dans un univers aseptisé d'odeurs.
 

samedi 11 novembre 2023

Le ciel bleu pour nous peut s'effondrer...


Je regardais les story d'Instagram, Laurent du blog Des fraises et de la tendresse proposait des codes pour Bluesky. Sans aucune arrière pensée, je lui demandais si c'était pas trop chiant là bas, puisque je voyais nombre de twittos qui après avoir clamer partir sous le ciel bleu, continuaient à poster sur X. S'en est suivie une conversation tranquille où à la fin il me proposait de tester, et tant pis me dit-il si tu n'utilises pas le code, j'en aurai d'autres.

Je suis une tanche en informatique, et ne pige que couic à l'anglais, là bas toutes les explications sont en anglais. Mais la nouveauté... tout ça... le dimanche après-midi s'est passé sous ce ciel azuréen et une fois que JP avait grisé mes cheveux qui sur X étaient encore blond, j'ai simplement créé sans chichi ma bannière et roule ma poule. 

Evidemment pour l'instant je nage un peu, mais quel calme, pas de shitstorm à l'horizon, pas de fake news, pas de pub PAS-DE-PUB ! 

Je cherche tranquillement les comptes que j'aimais suivre, je garde sous le coude X loin de ma vue, mais j'y vais juste pour retrouver les twittos que j'aimais bien, chercher leurs pseudos puis faire une recherche sur BS. Je ne vais pas plus loin, je repars sans noeud à l'estomac. Et comme pour l'instant, novice, je n'ai que très peu de followers, mon temps consacré à ce réseau n'a plus rien de chronophage. 

Ce temps que je perdais sur X, je peux maintenant l'utiliser pour lire les journaux auxquels je suis abonnée. Je ne suis pas isolée dans mon manoir, loin du bruit et de la fureur, mais je suis loin de cette haine déversée en continu là bas. Et vraiment, depuis, mes nuits sont plus sereines. 

samedi 4 novembre 2023

mes petits riens


J'ai regardé le journal télévisé au lendemain de la tempête bretonne, je voulais voir les vagues déchainées sans doute. Pour quelles autres raisons sinon ? Je n'aurai pas dû, les photos sont bien plus faciles à trier, ne pas voir d'arbres couchés, déracinés, symbole de la tristesse qui envahit le monde. Il y avait en bandeau les étoiles de David, les immeubles fracassés, les enfants ensanglantés. J'ai éteint le téléviseur mais ma nuit a été peuplée de cauchemars.

Que puis-je faire pour stopper cette folie ? Si peu. 

Alors je lis. Cette semaine Triste Tigre qui est loin d'un livre qui donne le moral, terrible, noir, mais qui comme à chaque fois que je lis un tel témoignage, me remue, m'interroge. Comment peut-on passer à côté d'une telle souffrance, ne pas sentir ce que vit son enfant ? Loin de jeter la pierre à cette mère, je m'interroge sur moi, suis-je restée un jour à côté sans comprendre ? 

La semaine a passé encore plus vite depuis que je sais que je quitte la vie professionnelle fin juin. Il y a ça, il y a aussi que les locataires ne quittent guère leurs appartements, le serpent qui se mord la queue. Pas de logements libres, trop de risque de donner son préavis et se retrouver à la rue donc pas de préavis ou si peu. Et puis, avec l'indice de révision des loyers qui explose le plafond, les loyers ici deviennent totalement indécents. Ce qui se louait lorsque j'ai démarré dans l'immobilier en 2008 aux environs de trois cent euros, se loue tranquille à 600, 700 euros, sans compter les charges qui explosent. Evidemment nous sommes juste à côté de Genève où les salaires n'ont rien à voir avec les salaires français. L'offre, la demande...
Heureusement il reste le démarrage du chauffage qui occupe une bonne partie de la journée, ça chauffe pas, ça chauffe pas assez, parfois trop. Quelques fois c'est juste qu'ils ont oublié d'ouvrir les vannes des radiateurs.

Et il pleut, il pleut tous les jours, parfois énormément. Mettre son pantalon plastique, son ciré tout neuf, ses bottes en cuir pour ne pas avoir les pieds trempés. Pédaler en essayant d'éviter les petits lacs qui se forment sur la route, se faire rincer par les voitures qui frôlent avec un malin plaisir, avoir les pistes vélos quasi vides, les trottinettes et vélos électriques restant sagement à la maison. Mais aussi croiser quelques cyclistes en short et t-shirt tête-nue, bravant le temps, alors que depuis hier les Voirons ont leurs crêtes blanchies par les premières neiges.