dimanche 29 juin 2008

soleil


Hier le ciel était envahi d'avions, de toutes sortes, solitaire ou en formation, faisant des loopings, des piqués, vrombissant au-dessus de nos têtes. Nous nous dévissions le cou, plissant les paupières pour suivre, émerveillés, les figures si gracieuses.

Ai-je déjà raconté ce jour de meeting où nous allions rejoindre ma belle-soeur et mon beau-frère à Annecy ?

Nous étions invités pour le déjeuner, depuis le matin l'air résonnait des moteurs d'avion, et au moment où nous quittions la ville, la patrouille de France venait de débuter son show. JP au volant avait les yeux rivés au ciel, je tremblais que nous quittions la route ; alors fermement j'exigeais qu'il ne regarde que la route et rien d'autre, j'allais lui décrire les voltiges, il devrait s'en contenter.
Figure après figure je décrivais par le menu... de temps en temps tout de même il jetait un bref coup d'oeil, mais respectait la consigne.
Juste au dessus de nous, deux mirages s'approchaient en se faisant face, ils basculaient pour se croiser en se frôlant le ventre "Ah tiens ? ils ont jeté un truc !" JETER EN TRUC ! mais Valérie ! on ne jette rien d'un mirage dit-il narquois. Mais si je t'assure ! ils ont jeté un truc. Il tourne la tête, regarde ..."mais ! c'est le pilote ! le pilote s'est éjecté! ".
Nous avons regardé cet Alphajet continuer tout seul son vol, sans pilote, amorcer une chute lente, derrière un massif d'arbre... de longues secondes où le temps semblait arrêté... et la naissance d'un champignon noir, développant lentement, majestueusement ses volutes.
Plus tard nous avons su que les avions s'étaient accrochés lors de leur figure, que le pilote qui s'était éjecté n'avait qu'une fracture au bras, que l'autre avait réussi à atterrir en catastrophe à Genève, le train d'atterrissage arraché. Le mirage lui, s'était crashé entre un village et l'autoroute, alors nous avons pu savourer le plaisir d'avoir vu un vrai accident où nul n'avait été tués.

5 commentaires:

Anonyme a dit…

oui c'est une chance, ça rappelle quand même que participer à ce genre de manifesttion n'est pas sans risques !

Anonyme a dit…

Début janvier, j'ai rencontré la cousine d'une amie, ainsi que sa fille de 14 ans. Le mari pilotait depuis de années et faisait de la voltige : il s'est tué en octobre en revenant à Paris d'une exhibition, lorsque son avion est tombé en panne (pas en faisant une manoeuvre dangereuse). Ton histoire me l'a rappelé, mais je ne sais pas trop pourquoi je te le raconte ici... (comme contrepoint ?).

Anonyme a dit…

Pardon pardon mais j'ai toujours caressé le rêve secret d'assister à un crash d'avion. Pour le spectacle.
Oui, je sais c'est nul.

Beo a dit…

Moi je veux pas voir, sauf si c'est idem à celui de ce billet ;)

Valérie de Haute Savoie a dit…

Pablo, au moment où l'avion s'est crashé, nous étions partagés entre l'émotion de ce champignon qui symbolisait l'horreur et l'excitation de vivre un instant hors du commun. Le tout mélangé, culpabilisant ! Savoir qu'il n'y avait eu aucun mal hormis cette fracture du bras nous a permis de ne garder que le spectacle.

J'ai plusieurs pilotes dans ma famille, j'ai souvent tremblé pour eux...

Olivier, je pense que c'est assez humain, mais peu de personne l'avoue.